Chiens et chats savent-ils qu’ils vont mourir ?

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Tout être humain, dès lors qu’il a atteint un certain âge a conscience de l’inéluctabilité de sa fin. Mais qu’en est-il de nos chiens et chats ? Ont-ils conscience qu’ils vont mourir ou adoptent-ils tout simplement des comportements inhérents à la survie ? Alors qu’ils partagent votre vie depuis de nombreuses années, votre cœur s’étreint soudainement quand la pensée fugace de leur disparition traverse votre esprit.

Quand nos sentiments humains nous jouent des tours

Que nous croyons ou non en l’au-delà, et, quel que soit notre rapport à la vie, nous savons tous que notre vie à une fin, un point de non-retour que nous arrivons à accepter ou non. L’âge, la maladie ou parfois l’accident mortel réduisent le nombre de jours que nous passerons sur cette Terre, auprès de nos proches. Lorsque le corps décline, nous savons que nos jours sont comptés. Grâce – ou à cause de notre cerveau – nous sommes capables de différencier l’état de vie et l’état de mort. Nous sommes même capables de nous représenter l’autre comme un alter ego qui dispose lui aussi d’émotions, de pensées, de ce que nous appelons consciences.

À ce jour et malgré de nombreuses recherches scientifiques sur les chiens et les chats, les chercheurs n’ont pu démontrer chez l’animal la présence de cette « théorie de l’esprit », ni la conscience du devenir de l’autre, qu’il s’agisse d’un congénère ou de son propriétaire. Bien que le comportement de tout animal se modifie lorsque la mort est proche, ce sont nos capacités anthropomorphiques et la projection de nos propres sentiments face à la perte annoncée d’un compagnon de quatre pattes qui nous laisse croire que notre chat ou notre chien sait que sa fin est proche.

L’instinct de survie des animaux : un ultime pied de nez avant la fin ?

Sauvages ou domestiques, les animaux conservent de puissants instincts de survie. A contrario de l’être humain, chiens et chats ne réfléchissent pas à la mort et vivent dans l’instant présent. Leur conscience conceptuelle est différente de celle de l’être humain et la notion de finitude semble absente de leur appropriation du monde qui les entoure. Sans doute, comme un petit d’Homme, n’ont-ils finalement pas conscience que la vie peut cesser d’un claquement de doigts, qu’il s’agisse de leur propre vie ou de celle d’un congénère.

Âgés ou malades, le chien et le chat perçoivent cependant parfaitement leur déclin physique. Ils adoptent alors des comportements de survie propre à leur espèce et à leur tempérament. Afin de se protéger d’éventuels prédateurs, ils vont se protéger de cet état de faiblesse en se cachant ou, au contraire, en réclamant plus d’attention. Bien loin de confirmer que l’animal sait qu’il va mourir, ces comportements ne sont qu’une réponse pour protéger leur vulnérabilité des prédateurs.

Quels comportements peuvent signifier la fin proche de votre chien ou de votre chat ?

Chien et chat peuvent présenter des comportements très différents à l’approche de leur mort. Ceux-ci sont dictés par leur instinct de survie, leur tempérament et les liens tissés avec leur propriétaire.

Une dépendance à la “meute” pour le chien

À la différence de ses ancêtres les loups, l’animal en fin de vie cherche bien souvent à se rapprocher de ses maîtres lorsque la fin est proche. Quand l’animal sauvage malade ou mortellement blessé s’écarte ou est abandonné par la meute, notre compagnon de quatre pattes recherche la compagnie et le contact avec son ou ses humains. Affaibli, le chien âgé devient souvent plus collant à mesure que la mort approche. Il cherche à être rassuré et protégé par sa famille humaine, un congénère, un autre animal de compagnie simplement parce qu’il sait, sent, qu’il n’a plus toutes ses capacités pour fuir ou se défendre en cas de danger. Bien sûr, son besoin d’attention XXL peut nous inciter à croire qu’il sait qu’il va mourir. Il est possible que la tristesse qui nous traverse à le voir affaibli incite votre chien, animal doué d’empathie, à vous apaiser pour limiter le stress et l’anxiété que vos émotions génèrent en lui.

L’indépendance du félin engendre un comportement différent lorsque la mort approche

Bien qu’il apprécie notre compagnie, le chat n’a pas été domestiqué comme le chien, mais plutôt apprivoisé. Cette différence permet à nombre de nos petits prédateurs de préserver leur indépendance même lorsque l’animal tisse un lien très fort avec son humain. Son instinct de survie le pousse, lorsqu’il vieillit et que son corps ne réagit plus aussi vite à préférer la discrétion. Lorsque le chat ne se sent plus capable de se défendre devant le danger, beaucoup vont chercher à se cacher et s’éteindre loin de leur propriétaire, dans une cachette. S’il n’est pas certain que le félin sache qu’il va mourir, il met tout en œuvre pour se protéger et répond à ses instincts primaires de calme et de sécurité. À l’instar du chien, les émotions qui vous étreignent parce que vous savez que sa fin est proche peuvent inciter votre matou à s’éloigner. Notre tristesse engendre bien souvent chez le chat un stress anxiogène.

Contrairement à l’être humain, chiens et chats approchent la mort plutôt comme une lutte constante pour leur survie que comme une conscience de leur propre fin. Le comportement de retrait ou de rapprochement auprès de leur famille humaine semble répondre davantage à leur formidable instinct de survie.

Les signes de la fin de vie chez le chien et le chat

En fonction de son tempérament et du lien que vous avez tissé avec votre chat ou votre chien, les comportements de l’animal face à leur fin proche seront différents. Certains signes peuvent toutefois vous avertir qu’ils vivent leur dernier souffle. Ils vous permettront de mieux les accompagner dans ce douloureux moment.

Les signes physiologiques de la fin de vie chez le chien et le chat

Les signes physiologiques du chien ou du chat qui va mourir sont les mêmes pour chaque espèce :

  • Respiration superficielle ;
  • Pouls filant ;
  • Baisse de la température corporelle ;
  • Gencives décolorées ;
  • Spasmes ;
  • Convulsions ;
  • Mictions et diarrhées.

Les signes comportementaux qui doivent vous alerter

Lorsque le corps vit au ralenti et que la grande faucheuse attend son heure, chiens et chats peuvent présenter des comportements inhabituels. Votre chien présentera une indifférence pour le jeu et peut même refuser de sortir. Si certains vont montrer une dépendance inaccoutumée, d’autres peuvent avoir des comportements agressifs, soit parce qu’ils souffrent, soit par la diminution de leurs fonctions vitales qui entraîne la perte des fonctions cognitives. Sautes d’humeur, signes d’anxiété sont parfois présents quelques semaines ou jours avant le décès du chien.

Chez le chat, d’autres signes peuvent apparaître comme l’isolement, la perte d’appétit, le manque d’hygiène. Le félin peut également dormir énormément.

Lorsque la fin est proche, il peut être extrêmement difficile pour nous de cacher notre tristesse, car nous savons et comprenons que sa fin est inéluctable. Si possible, restez calme et serein tout au long de ses derniers jours de vie et prenez soin de votre animal. Respectez son choix de s’isoler ou répondez à ses sollicitations d’attention autant que possible. Lorsque l’animal ne présente pas de signe de souffrance, il est préférable de le laisser partir comme il le souhaite, tranquillement installé dans son panier ou sa cachette préférée. Si au contraire, il geint, gémit, aboie ou miaule, prenez rendez-vous chez le vétérinaire. Celui-ci vérifiera son état de santé et proposera des antidouleurs à votre animal. Lorsque cette prise en charge n’est plus possible, le professionnel de santé vous proposera d’euthanasier le chien ou le chat. Prenez le temps de peser le pour et le contre de ce geste médical et d’échanger avec votre conjoint et le vétérinaire avant de prendre votre décision.

Par Magali Laguillaumie – Publié le 27/01/2025

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